Une étude confirme les effets bénéfiques du cannabis contre la douleur

8 09 2010

Un usage thérapeutique connu depuis des millénaires:

L’emploi du cannabis pour un usage thérapeutique suscite toujours bien des polémiques. Pourtant, ses effets analgésiques sont connus depuis longtemps.L’égyptologiste Lise Manniche note la mention de la « plante médicale de la marijuana » dans plusieurs textes égyptiens, dont l’un remonte au XVIIIe siècle av. J.-C. On trouve aussi mention du cannabis dans plusieurs textes anciens chinois et indiens, notamment dans le Shen nung Pen Ts’ao king, le plus vieux recueil traitant de plantes médicinales, attribué à l’empereur Shennong. Le cannabis y est prescrit pour traiter vomissements, maladies infectieuses parasitaires et hémorragies. Depuis, et grâce aux recherche de ces deux dernières décennies, les cannabinoïdes comme le tétrahydrocannabinol (THC), seuls ou en association, ont montré une efficacité contre des douleurs neuropathiques, la polyarthrite rhumatoïde et la fibromyalgie. Un dérivé du cannabis (le Sativex*) est d’ailleurs homologué dans certains pays (Royaume-Uni, Canada, 14 États Américains, la Hollande, l’Espagne, l’Allemagne etc.). Et cette nouvelle étude vient confirmer les effets bénéfiques du cannabis dans le traitement des douleurs chroniques.

Les douleurs neuropathiques

Ces douleurs, dues à des lésions ou à des dysfonctionnements du système nerveux central, sont très difficiles à soulager. Les traitements habituellement proposés – opioïdes, anti-épileptiques, antidépresseurs et anesthésiques locaux – ont une efficacité variable et de nombreux effets secondaires. Selon le Dr. Mark Ware de l’université McGill à Montréal et ses collègues, cela explique pourquoi 10 à 15 % des patients souffrant de douleurs chroniques non cancéreuses et de sclérose en plaques fument du cannabis. Leur problème étant le nombre de données clinique sur les effets du cannabis consommé sous cette forme , donc fumé, ils ont donc décidé de pallier ce manque.

Ces chercheurs ont donc mené un essai avec quatre puissances de THC (0 %, 2,5 %, 6 % et 9,4 %) testées sur quatre périodes de 14 jours auprès de 23 personnes ayant des douleurs neuropathiques post-traumatiques ou post-chirurgicales.

La première recherche scientifique portant sur le cannabis sous sa forme naturelle

Chaque patients ont testé les 4 dosages différents pendant 5 jours, avec une période de 9 jours sans fumer entre chaque échantillon.
Les participants ont inhalé une dose unique de 25 mg a l’aide d’une pipe 3 fois par jours pour les 5 premiers jours de chaque cycles, suivi par une période de 9 jours sans cannabis. Ils ont continué cette démarche pendant 2 mois, testant ainsi chaque concentration ainsi que le placebo.

Les patient ayant fumé la concentration la plus élevé (9.4% de THC) ont reporté une atténuation de la douleur en comparaison a ceux qui avait reçu le placebo. Sur une échelle de 11, l’intensité quotidienne de la douleur était de 5,4 pour ceux ayant reçu le cannabis le plus chargé en THC, alors qu’avec le placebo, cette moyenne remonte à 6,1. Ils se sont aussi endormis plus facilement, plus vite, plus profondément, et la qualité de leur sommeil était la meilleure. Ils étaient moins anxieux et moins dépressifs que les autres. Certains ont aussi senti des effets secondaires, les plus fréquents étaient des maux de tête, une sécheresse des yeux, une sensation de brûlure dans des zones de douleur neuropathique, des évanouissements, des engourdissements et de la toux.

Un médicament plutôt qu’une drogue récréative

Une euphorie a été notée 3 fois après la première dose d’un cycle, mais la quantité n’était pas suffisante pour induire l’effet recherché lors d’un usage récréatif, précisent les chercheurs dont les travaux ont été financés par les Canadian Institutes of Health Research. Ils recommandent de poursuivre les études.
L’académie de Médecine de France a réitéré ses réserves quant a l’usage médical du cannabis en Mars dernier. Selon elle, « pour chacune des activités thérapeutiques alléguées, parfois démontrées, la pharmacopée n’est pas dépourvue de médicaments ayant satisfait aux nombreux et rigoureux critères qui permettent d’accéder à ce statut, développant des propriétés pharmacologiques supérieures à celles du tétrahydrocannabinol« . Et d’ajouter: la dose thérapeutique utile de tout médicament doit être connue avec précision. Ce qui n’était pas le cas jusqu’à ce que cette recherche paraisse. Il est aussi nécessaire de rappeler que le cannabis a été retiré de la pharmacopée française en 1953!!!
Quant aux autorités helvétiques, elles ont récemment annoncé que la Suisse pourrait prochainement autoriser plus de médicaments à base de cannabis, déjà disponibles sous certaines conditions très restrictives. Dans ce pays, il est déjà possible d’acheter du THC synthétique en pharmacie. Le pays réfléchit actuellement au moyen de légaliser l’usage médical du cannabis, sur le modèle des États-Unis ou des Pays-Bas.

Source (en anglais)


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2 responses

17 06 2011
Anna

Pourriez vous nommer les études auxquelles vous faites référence?

17 06 2011
cannabis-seeds

Bonjour,

L’étude mentionné dans cet article a été menée par les chercheurs de la McGill University de Montréal.

Vous trouverez toute leur documentation en visitant la page concernée sur le site de l’Université de McGill

Pour plus d’information sur le potentiel médical de cette merveilleuse plante, visitez le site de L’UFCM.

Bien cordialement!

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